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Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/355

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UNE DE PERDUE

L’horloge du couvent se mit à sonner les premiers coups de sept heures. Elle tressaillit, et s’arrachant des bras de la pieure elle fit un pas vers la grille.

— Comte de Miolis, dit-elle avec exaltation, il est trop tard !… tout est fini, entendez-vous sonner ? Adieu, adieu, je vous aime !… Au revoir, dans le ciel !

Cet effort était trop pour la pauvre enfant ; elle n’avait pu parler qu’avec des sanglots dans la voix, et elle tomba sans connaissance au moment où la plaque de fer, mue par un ressort caché, fermait le guichet.

Le comte de Miolis connaissait trop bien l’inutilité de rester au couvent pour y tenter des efforts inutiles ; il sortit, remonta à cheval et se rendit à l’auberge où devait arriver la diligence.

Quand M. Thornbull descendit, il était près de minuit ; le comte de Miolis l’attendait, il l’invita à passer dans une salle voisine. Après s’être fait connaître il lui raconta tout ce qui était arrivé au monastère et l’aveu que Sara lui avait fait de son amour. Le comte réitéra son offre de prendre Sara pour épouse, si le père voulait bien y donner son consentement.

Les offres furent acceptées. Il fut convenu que M. Thornbull ferait les démarches nécessaires pour obtenir la sortie de sa fille ; ce qui ne fut pas fort difficile, la jeune novice n’ayant point encore prononcé ses vœux.

Deux mois après, elle était devenue la femme du Comte de Miolis.




fin.