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Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/37

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FESTONS ET ASTRAGALES.


Puisque avril a semé ses marguerites blanches,
Laisse ta mante lourde et ton manchon frileux ;
Déjà l’oiseau t’appelle, et tes sœurs les pervenches
Te souriront dans l’herbe en voyant tes yeux bleus.

Viens, partons ! Au matin, la source est plus limpide ;
N’attendons pas du jour les brûlantes chaleurs ;
Je veux mouiller mes pieds dans la rosée humide,
Et te parler d’amour sous les poiriers en fleurs !




Chanson d’amour.


Allez au pays de Chine,
Et sur ma table apportez
Le papier de paille fine
Plein de reflets argentés !

Pour encre et pour écritoire,
Allez prendre à l’Alhambra
Le sang d’une mûre noire
Et l’écorce d’un cédrat !

Au fond des vertes savanes
Où l’oiseau pousse son cri,
Ramassez dans les lianes
La plume d’un colibri !