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Page:Bouilhet - Œuvres, 1880.djvu/60

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« Et, sous quelque voûte enfumée,
Ils accrocheront, sans remords,
Ta vieille carcasse embaumée,
Auprès des crocodiles morts !… »




À Maxime Du Camp.


Lorsque tu sortiras des ondes libyennes,
Le front tout jaune encor des baisers du soleil,
Et roulant dans ton cœur mille choses lointaines
À raconter, le soir, près du foyer vermeil.

Poète aux pieds légers, aux courses vagabondes,
Nous qui restons ici, nous te demanderons
La tente et le désert tordant ses vagues blondes,
Et les grands aigles roux qui volent par les monts.

Nous te demanderons les haltes sur la plage,
L’ombre des grenadiers dont tu mordais les fruits,
Et comment le chameau, suant sous son bagage,
Étend son col velu pour boire l’eau des puits.