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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/157

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jugement de la fontenelle

On fait des héros, on crée des martyrs, là où l’on ne saurait trouver que des événements ordinaires. En somme qu’avait commis La Fontenelle de plus que les autres ligueurs ? El si le roi l’a gracié, que lui veut-on ? Sa vie ignorée, retirée, bienfaisante depuis trois ans doit jeter un voile sur le passé, sur sa vie d’aventure. Cela se disait partout, même à la cour.

Dans quelques années que dirions-nous, si l’on parvient à se saisir du pseudo-malade de Bornemouth, du grand acheteur de conscience que tant de gens ont eu intérêt à laisser dans l’ombre, et pour lequel on a inventé une maladie… Quoi qu’il en soit, admettons le hasard d’un gouvernement honnête…… Ceci pourrait arriver ! Admettons que ce gouvernement fasse subir un jugement à Cornélius Herz, que dirait-on ?

Ne faudra-t-il pas encore des flots d’encre pour raconter l’histoire des méfaits dont on l’accuse, et pour l’aveu desquels on n’aura pas à inventer de tortures, car ils étaient sous la plume de tous nos publicistes plus ou moins reptiles.

L’histoire de ces méfaits, contre lesquels les consciences honnêtes n’ont pas eu assez de mépris serait oubliée. Les générations d’alors n’y croiront plus… et ces tristes aventuriers, imprenables, insaisissables, Cornelius Herz et Arton, ne présenteraient pas la physionomie fière distinguée de Guy Éder.

Que de tristes pensées s’élevaient dans son esprit, dans l’ombre de ce lugubre cachot ? Quelles images du passé à sa mémoire ? Ses premières années à Boncourt ! Ses succès à la guerre ! Son luxe ! Son autorité à l’ile Tristan ! Penmarc’h, Pont-Croix, ne lui causaient aucun remords… Ces hommes de bataille donnent le nom de repré-