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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/6

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ii

je dessinais le Menhir historique des Droits de l’Homme, que l’on remarque à la première livraison, et il était heureux de voir les caractères si bien reproduits par l’image.

Il me le disait la veille de sa mort… Oh fatalité ! C’est à 120 mètres de ce menhir que, le lendemain, il faisait héroïquement le sacrifice de sa vie, en essayant de retirer des flots, Alice de Beaufonds ; dans un premier essai, il avait réussi à retirer le frère, aussi en danger de périr.

Ces trépas héroïques, ont leur récompense, je vous en donne la garantie, intrépides sauveteurs, qui vous vous dévouez, pour les inconnus qui vous appellent dans l’abîme. Dieu, dit Saint Augustin, a récompensé les actes humains des romains… et nos couronnes, les éloges posthumes que nous dédions, n’ont de raison d’être, que dans cette suprême et consolante conviction de l’immortalité de nos âmes, que notre ami possédait comme nous.

Memoria justi cum laudibus, dit l’Écriture, que des louanges soient accordées à la mémoire de l’Homme Juste,

Oui, mais il m’est pénible de ne pouvoir adresser ces louanges qu’à la mémoire d’Alavoine… que les compagnons de ce cercle que nous avons fondé ensemble, acceptent la dédicace que je suis heureux de leur offrir. Ils n’ignorent pas que c’est là, aux heures de solitude, que la plupart de ces documents ont été recueillis et écrits.

Pont-Croix, le 20 Novembre 1895.