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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/67

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saccage de penmarc’h

Les habitants n’étaient pas sans inquiétudes au sujet du partisan surtout après le massacre de Plogastel.

Suivant l’usage de l’époque, l’église de Tréoultré avait été fortifiée. Il en était de même de Kériti port voisin.

J’ai parlé dans Raz de Sein, de l’affaissement progressif du littoral, il est très remarquable ici. La cité s’étendait au loin, un raz de marée, me disait M. Lacroix, mort l’année dernière, fit voir un jour des constructions ignorées, même quelques mauvais canons sur des pans de murailles. Je les ai vus, me disait le regretté M. Lacroix.

Les habitants du pays vous diront, d’immenses prairies s’étendaient sous la mer, c’est ce que me répétait dernièrement un vieillard du pays, âgé de 78 ans.

La Fontenelle aventureux voulut prendre connaissance des lieux dont il désirait s’emparer : « Je dois connaître les endroits qui recèlent les richesses, la situation exacte du terrain ». Dans ces époques troublées, chacun dissimulait ; et nous savons combien ce chef cependant si courageux, était avare du sang de ses compagnons.

Pour cette visite, il fit choix du lendemain d’un pardon célèbre.

Accompagné de quelques hommes, une dizaine, il arrive.

En ce moment tout était en fête. De Plobannalec, de Treffiagat, de Plomeur, de Loctudy, des bourgs environnants en un mot, on était accouru.

Les costumes sont restés les mêmes que du temps de Henri IV. Le langage est aussi le même, sa vitalité se manifeste avec une énergie singulière. La masse du peuple n’emploie jamais d’autre parler… Écoutez les voix dans les foules,