Aller au contenu

Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
saccage de penmarc’h

rant la nef sacrée. Dieu veuille, ajoute le chroniqueur, en expiation de leurs offenses que cela leur serve pour leur salut. » Il ajoute : « De ce ravage de Penmarc’h demeura telle ruine qu’il ne sera de cinquante ans possible de se relever.

Ne prophétisait-il pas vrai ?… Il y a 300 ans, trois siècles de cela, qu’on y aille maintenant…

Le partisan ne se contenta pas de la ruine de la cité commerçante. Comprenant toutes les ressources de la situation, il envoyait quelques jours après, un fort corps de troupes avec munitions, prendre possession des forts de la ville ruinée.

Ils vécurent d’abord de maraudes, Plomeur, Plobannalec, Plonéour, étaient des terrains d’exactions journalières, comme les environs de Douarnenez, Poullan, le Cap Sizun, durant les années d’occupation de l’île Tristan… ils repeuplèrent à leur manière, car dès l’année suivante, il y eut une recrudescence d’augmentation de la population… Le partisan donnait-il donc des ordres à ses soldats pour réparer le mal commis par les massacres ? Je ne crois pas que cela fût nécessaire.

Plus tard, nous le verrons dans un autre tableau, Sourdéac, gouverneur de Brest, vint les déloger, avant de se rendre à Douarnenez, pour le siège de l’île Tristan.

Sourdéac fit suspendre les cadavres des soldats qu’on y fit prisonniers, aux tours de Tréoultré.

La Fontenelle en apprenant ce récit, devint furieux, promit de ne plus faire quartier aux soldats royaux qui tomberaient entre ses mains… Avouons cependant qu’il faisait de la sorte œuvre de bonne stratégie : il espérait qu’en conservant des troupes dans ces forts, il n’aurait plus à craindre de ce côté en cas d’attaque du fort Tristan.

Nous verrons que sa ruse fut déjouée par les royaux.