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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/98

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la fontenelle

Fontenelle, êtes-vous décidé à mourir ? Soyez-en sûr, c’est le sort qui vous attend. »

Guy Éder répond froidement : « Oui, mais bravement et en gentilhomme, quand l’heure aura sonnée, mais non pas à la suite d’une trahison, et j’ai l’espoir de sortir libre d’ici. Le comte de Saint-Luc saurait-il sanctionner une perfidie ? Je ne m’attends pas à cela de son honneur de soldat.

En prononçant ces paroles, il frémissait de rage, lui, La Fontenelle, être à la merci de ce fier gentilhomme, et encore il lui devrait la vie… L’envoyé du roy, se mit à lui narrer ses méfaits. Guy Éder impassible, sans l’interrompre le laissa épuiser son indignation. Tout à coup, hypocritement.

Le plus noble gentilhomme de France, laisserait-il un Beaumanoir finir sa vie sur un gibet ? — Ce serait justice cependant, et ce serait mon devoir. — Le jeune homme relève la tête : « Alors il eût fallu me prendre loyalement… sang noble ne peut mentir, et celui qui coule dans vos veines se refuserait à commander froidement mon supplice… Saint-Luc alors se mit à regarder fixement le partisan et resta plongé dans ses réflexions.

Guv Éder aussi réfléchit, et ses réflexions se portèrent vers le faible connu du général… Tout homme est à vendre, il suffit de savoir de quelle monnaie le paver.

Tout le monde savait que Saint-Luc aimait le faste, qu’il était large, dépensier, il aimait donc le vil métal qui est le nerf de toutes ces qualités.

J’ai rendu la liberté à Du Granec, moi je suis fier d’être votre prisonnier, et j’espère ma liberté de vous.

Chaque jour, dit le général, il m’arrive des