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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/12

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de la ville d’is

Un marin-pêcheur de Plogoff, retirant un jour ses filets, sentit un poids extraordinaire. Étonné, il soulève lentement, et ramène à son bord une croix en pierre dégradée par les eaux. Elle est encore à Penmearc’h, où l’on peut la voir. Comment expliquer sa présence dans les courants du Raz ? Il est vrai de dire qu’une autre statue a été retirée de ces eaux profondes, mais à celle-ci on donne une origine espagnole ; on s’est contenté de lui faire un trou dans le côté, on y a mis une flèche, et l’on en a fait un saint Sébastien.

Beaucoup diffèrent d’opinion, non sur l’existence de la ville d’Is, mais sur son emplacement.

Nul ne saurait ébranler ces convictions du peuple, et laissons pour illusion à nombreuses gens, que l’étymologie du mot Paris est par et is, c’est-à-dire égal à Is. C’est du latin, mais c’est tout :

Abaouë e confountet Is,
Neus quet cavet par da Paris
.

Terminons en disant qu’au sommet de la cathédrale, une statue équestre du roi Gradlon a été édifiée. Entre les deux clochers à jour[1], le vieux roi breton contemple sa bonne ville de Quimper et ses embellissements.

  1. M. Bigot, père, en est l’architecte.