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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/6

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de la ville d’is

aujourd’hui à la mer, et se prolongeaient autrefois dans la baie de Douarnenez.

« Les traditions racontent que la cité d’Is, était défendue contre l’Océan par des digues puissantes, dont les écluses étaient ouvertes une fois par mois, sous la présidence du roi, pour donner passage au trop plein des cours d’eau. La ville était luxueuse, le palais somptueux, la cour adonnée à tous les plaisirs.

« La fille du roi, la princesse Dahut, était belle. Elle était coquette et licencieuse, malgré l’austérité paternelle, et se livrait à de folles orgies. Gradlon avait promis d’imposer son autorité, d’arrêter les scandales de sa fille. Mais l’indulgence paternelle l’avait toujours emporté dans son cœur. La jeune princesse forma un complot pour s’emparer de l’autorité royale, et le vieux roi ne tarda pas à être relégué dans le fond de son propre palais ; elle présida aux cérémonies, à l’ouverture des écluses eut la fantaisie de les ouvrir un jour de grande marée.

« C’était le soir, le roi vit venir devant lui saint Guénolé, apôtre de la Bretagne, qui venait lui annoncer l’imprudence de sa fille. La mer pénétrait dans la ville, la tempête la poussait devant elle. Il n’y avait plus qu’à fuir, la ville entière était destinée à périr et à disparaître.

« Gradlon voulut encore sauver son enfant des suites de son imprudence. Il l’envoya chercher, la