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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/261

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biens, mais le roi s’empressa de dédommager Commines, par le don de riches seigneuries ; en outre des terres de Bran et Brandon, en Poitou, il lui donna la principauté de Talmont et les seigneuries de Curzon, Aulonne, Chasteau-Gontier et les Chaulmes dans le même pays. En 1474, Commines reçut encore en toute propriété la seigneurie de Chaillot près Paris et celle de la Chèvre en Poitou ; l’année suivante, il épousa Hélène de Chambres qui lui apportait en dot la seigneurie d’Argenton et plusieurs autres.

Créé sénéchal du Poitou en 1477, Commines se trouvait l’un des personnages les plus importants du royaume et l’un des familiers du roi qu’il eut plusieurs fois l’honneur de recevoir dans son château. On s’explique ainsi que, comblé par le prince de tant de bienfaits, il ne le juge pas avec la même sévérité que la plupart des autres historiens et glisse sur les côtés fâcheux de son caractère sans les dissimuler entièrement. Je trouve donc qu’il y a exagération dans ce jugement de certains biographes : « Il est vrai que Commines, le serviteur le plus fidèle et le plus habile de Louis XI, fut aussi le plus dévoué pour tous les actes injustes, cruels et perfides que l’histoire reproche à ce monarque.

« … Il a été beaucoup loué ; mais ce qu’on ne peut approuver, c’est le sang-froid avec lequel il parle des actes les plus iniques et les plus révoltants…, il est vrai que des actes auxquels il ne fut pas toujours étranger n’ont pu exciter son indignation. Aussi n’y a-t-il pas plus de leçons de morale à tirer de ses Mémoires qu’il n’y en a à prendre dans sa vie publique[1]. »

  1. Biographie nouvelle.