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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/428

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mais aussi poète distingué. D’ailleurs, sa verve s’exerçait trop volontiers, à la façon de Pétrarque, sur les sujets chers alors comme aujourd’hui aux faiseurs de romans et romances. Voici d’une de ses meilleures pièces un fragment comme échantillon de sa manière :

    Ce fut au joli mois de may,
    Je n’eus doubtance ni esmai (effroi)
    Quand j’entray en un jardinet.
    Il estoit assez matinet,
    Un peu après l’aube crevant (croissant)
    Nulle riens ne m’alloit gresvant (pesant),
    Mès (mais) toute chose me plaisoit
    Pour le joli temps qu’il faisoit,
    Et estoit apparent dou (de) faire.
    .........
    Je me tenois en un moment
    Et pensois au chant des oiseauls,
    En regardant les arbriseaus,
    Dont il y avait grant foison,
    Et estoie sous un buisson
    Que nous appelons aube-espine
    Qui devant et puis l’aube espine ;
    Mes la flour (fleur) est de tel (telle) noblesse.
    Que la pointure petit blesse ;
    .........
    Tout envi que là me seoie (seyais)
    Et que le firmament veoie (voyais)
    Qui estoit plus clair et plus pur
    Que ne soit argent ne azur,
    En un penser je me ravis…