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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/188

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moin la pièce des Illusions dont je détache ces deux strophes :

L’ILLUSION


Toi que Dieu mêle à l’existence,
Léger fantôme du bonheur,
Douce fille de l’espérance,
Illusion, prestige, erreur,
De songes célestes suivie,
L’homme te répand sur sa vie,
Ta main agite son berceau
Cette main toujours le caresse,
Et quand vient la pâle vieillesse,
Tu t’assieds près de son tombeau.

Par toi l’infortuné soulève
Le fardeau posé sur son cœur ;
S’il sommeille, l’aile d’un rêve
Lui cache un instant sa douleur.

. . . . . .


Souriant ou versant des larmes,
Par toi l’homme trouve des charmes
Dans un regard, dans un soupir ;
Le passé près du cœur voltige,
Et, paré de ton doux prestige,
Fait un présent du souvenir.

III

Tout souriait cependant à notre poète, qui, dans l’enivrement de son succès, se mit à rêver Paris et les triomphes du théâtre, sa première et obstinée chimère. Certaines contrariétés d’ailleurs, en outre de l’ambition,