Aller au contenu

Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sence de tout ministre, prêchait et lisait la Bible. » Cela résulte de certain passage d’un des ouvrages de Bernard Palissy qui se désigne évidemment lui-même quand il dit : « Il y eut en cette ville un artisan, pauvre et indigent à merveilles, lequel avait un si grand désir de l’avancement de l’Évangile.… qu’il assembla, un dimanche au matin, neuf ou dix personnes, et parce qu’il était mal instruit ès-lettres, il avait tiré quelques passages du vieux et nouveau Testament, les ayant mis par écrit. Et quand ils furent assemblés, il leur lisait les passages ou autorités. »

Maintenant qu’on vienne nous vanter la probité, la sincérité, l’honnêteté de Palissy, il est difficile de ne pas songer au mot sévère de l’Évangile, « sépulcres blanchis, » quand on voit dogmatiser avec cette outrecuidance, s’ériger en théologiens, en réformateurs et censeurs de l’Église, des hommes qui n’avaient en rien qualité pour cela et dont la présomption ne pouvait être égalée que par leur ignorance. Ils ne s’opiniâtreront jusqu’à la fin sans doute qu’à cause de cette ignorance même qui n’empêche pas chez eux d’ailleurs, s’ils tiennent la plume, la manie des citations bibliques. « Mais, dit fort bien M. Audiat, les psaumes faisaient le plus clair de leur nouveau savoir religieux. »

Ajoutons qu’en bien des endroits, les sectaires ne se bornaient point à de simples prédications, témoin ce fait entre beaucoup. « Le 1er mai 1562, après la cène publiquement célébrée en grande pompe sur la place de la Bousserie, à la Rochelle, les calvinistes se ruent dans les églises, pillent reliquaires et vases sacrés dont plusieurs s’enrichirent, renversent les autels, brisent les