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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/406

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curé que je ne connaîtrai pas et que j’ennuierai peut-être.

La sœur ne put s’empêcher de sourire à cette étrange proposition, attestant une si profonde ignorance, et il ne lui fut pas très-facile de persuader au pauvre homme qu’elle n’avait pas qualité pour entendre sa confession non plus que pour l’absoudre. Éclairé à ce sujet, il consentit à recevoir la visite du prêtre amené par elle et mourut reconcilié avec le ciel comme avec sa femme. Il eut ainsi la joie d’embrasser une dernière fois sa fille et de lui remettre lui-même la dot si péniblement amassée.


II


«En 1844, la sœur Rosalie voulut étendre jusqu’à la naissance les soins qu’elle donnait à sa nombreuse famille ; elle fit établir une crèche au-dessus même de l’école, dans la maison de secours. » La crèche devint en quelque sorte sa récréation, là elle passait de douces heures au milieu de ses chers petits protégés qui se disputaient ses caresses, ses sourires et de leurs berceaux tendaient à l’envi les mains vers elle. Un jour dans la crèche, tous les enfants partis, un seul était resté ; la mère, dont personne ne savait le nom ni la demeure, ne reparut point ; évidemment le pauvre petit était abandonné ; on parlait de l’envoyer aux Enfants-Trouvés.

« Un peu de patience, attendons ! dit la sœur Rosalie qui s’approche du berceau pour embrasser l’enfant. Celui-ci tout aussitôt enlaçant sa tête de ses petits bras,