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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/54

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que vous défendiez à tout votre conseil juré, quand vous viendrez en France, que ils ne prennent rien de ceux qui auront à besogner devant vous ; car soyez certain, si ils prennent, ils en écouteront plus volontiers et plus diligemment ceux qui leur donneront, ainsi comme vous avez fait l’abbé de Cluny. »

Arrivé en Champagne, Joinville fut heureux d’y retrouver sa mère et ses trois frères, mais sa joie se tempéra par la pensée que personne ne l’attendait à Joinville, sa femme étant morte quelque temps auparavant, d’après la Bibliothèque historique ; mais dans la Notice de son édition de Joinville, M. Francisque Michel est d’une opinion contraire : « En 1254, après une absence de six ans, Joinville revit enfin son château bien aimé, sa femme Alaïs et son fils âgé alors de six ans. » Le silence de Joinville vient-il à l’appui de cette opinion ? peut-être. Quoiqu’il en soit, au contraire de ce qui se ferait aujourd’hui, il est bref sur son retour : « Quand je vis le roi en sa terre et en son pouvoir, je pris congé de lui et m’en vins… quand j’eus une pièce (quelque temps) demeuré à Joinville et que j’eus fait mes besognes, je me mus vers le roi, lequel je trouvai à Soissons ; et me fit si grande joie (fête), que tous ceux qui là étaient s’en émerveillèrent. » Joinville en profita pour préparer le mariage du roi de Navarre, comte de Champagne, son seigneur, avec Isabelle, fille de saint Louis. Ce mariage fut célébré en 1258, et deux années après, Joinville lui-même, devenu veuf, se choisit une nouvelle compagne et épousa, en secondes noces, la fille et l’unique héritière du comte Gautier de Resnel, laquelle s’appelait Alix comme sa première femme.