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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/101

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Coréens attachent au choix d’un emplacement, pour leurs morts. C’est toujours le sorcier qui décide de telle ou telle place, à la suite d’un exorcisme.

Son-hang-Sine. C’est l’esprit de la muraille de la ville, de la localité, de la cité. On s’adresse à lui pour voyager sans difficulté, pour se préserver des serpents de la route. C’est le quinzième jour de la première lune qui est favorable pour lui présenter ses doléances et obtenir de lui la prospérité. L’autel sur lequel on sacrifie à cet esprit s’appelle Son-hang-dang. On le rencontre partout, au bord du chemin, auprès d’un village ou dans le point de la plaine, le plus souvent au col de la route.

Ces autels consistent en un amas de petites pierres, jetées une à une par les passants, sous un arbre, au pied d’un buisson, quelquefois à côté d’un Tchang-seung. Souvent on peut voir à côté du tas de pierres une petite baraque en bois, couverte en chaume, ou même plus solidement construite en pierre et couverte en tuiles. Dans cette baraque se trouve une image grossière représentant un animal qui est le fétiche de cet esprit, ou celui du Sane-Sine, esprit de la montagne, dont je parlerai plus loin.

Sur les branches du buisson des Son-hang-dang, on peut remarquer quantité de guenilles accrochées : morceaux de papier, chiffons de couleur, débris de vêtements, des cheveux, des ustensiles, des piécettes de monnaie même. Ces dernières indiquent des prières pour obtenir de l’argent ; les guenilles sont destinées à obtenir une longue vie aux enfants des passants qui les ont accrochées. Des marchands qui vont faire des opérations commerciales accrochent aux arbres un spécimen de la