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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/107

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d’animaux, et celui du dragon est très employé concurremment avec éléphant, chameau, etc.

Quand on fait un sacrifice au dragon de l’eau, les sorciers montent sur un bateau, et s’en vont au milieu de la rivière. Là, avec tambourins et cymbales, ils adressent des prières au Yong-Sine : c’est généralement pour le rendre plus clément envers les membres d’une famille éprouvée par la mort d’un parent noyé accidentellement.

Rêver au dragon est de bon augure, et lui vouer son enfant, c’est lui réserver un avenir brillant.

Si un homme se noie, c’est qu’il a mis en colère le Yong-Sine. Ceux qui entreprennent un long voyage en mer ont soin, avant le départ, de faire un sacrifice au dragon pour obtenir sa protection. C’est également lui qui fait tomber la pluie ou la retient dans le ciel, et en temps de sécheresse, des sacrifices officiels sont ordonnés dans les provinces pour l’apaiser.

Les Tok-Kébi (diables malins) sont des lutins fort connus et craints des Coréens ; ils peuvent être d’origine surnaturelle ou bien être les âmes des hommes qui sont morts de mort violente.

Le Rev. Jones[1] cite le cas d’une femme possédée du démon, qui prétendait avoir en elle trois lutins, l’un était l’âme d’une femme brûlée vive, un autre celle d’une femme qui s’était noyée, et la troisième l’âme d’un condamné à mort.

Ces lutins habitent les cimetières, les champs de bataille, les bois, sous la forme de nains à l’affût de mauvais tours à jouer aux humains. Les maisons abandonnées, les bords de ruisseaux peu fré-

  1. Korean Repository.