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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/109

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enfants de ne pas marcher sur le seuil de la porte, car ce serait marcher sur le cou du Song-tjou ; en mangeant il ne faut pas se tourner vers le coin de la poutre où il réside.

C’est pendant la construction même que la sorcière l’installe sur la charpente où il est supposé résider. Pour cela on fixe sur la poutre des feuilles de papier et un petit sac de riz contenant autant de cuillères de riz que le propriétaire a d’années. C’est le fétiche.

Le Tote-jou est l’esprit du terrain bâti. Son fétiche consiste en une botte de paille portée au-dessus du sol, sur des chevalets, derrière la maison. On y sacrifie quand on emménage.

Le Same-Sine est l’esprit de la nativité. C’est lui qui préside à la conception des enfants, et c’est à lui qu’on demande la postérité de chaque famille. Il peut déterminer le sexe et aider à l’accouchement. On a l’habitude, quand un enfant est né dans une maison, de la fermer aux voisins pendant un laps de temps variant de quelques jours à deux ou trois semaines, en l’honneur du Same-Sine, pour lui éviter de se rencontrer avec des gens en deuil ou des gens ayant vu des cadavres, ou des serpents. Après la naissance, on place sur le devant de la porte une corde de paille. On y attache soit des piments rouges si le nouveau-né est un garçon, soit des branches de sapin si c’est une fille.

Le Tché-Oung (ou mannequin) est l’esprit chargé d’entraîner loin de la maison la mauvaise fortune, et chaque année une fête a lieu en son honneur. Le fétiche consiste en un mannequin en paille représentant un homme ou une femme, et dans lequel on met quelques menues monnaies, pour lui permettre