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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/119

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touré des bazars. Ceux-ci sont reconnaissables aux allées et venues, devant les portes des boutiques, d’individus criant, appelant, faisant l’article pour tel ou tel étalage, bibelots, soieries, cotonnades, etc., comme cela se passe d’ailleurs dans certains bazars du Caire et de Constantinople. Ce sont des rabatteurs, affiliés aux négociants. Ils reçoivent une commission, et s’entendent, en un langage conventionnel, du prix à faire au client.

Mais je reviens à la grosse cloche, installée là sur ce carrefour, dans une cage de bois rouge surmontée d’un toit à la chinoise, par Tai-tjo, le fondateur de la présente dynastie, et qui par conséquent depuis cinq siècles fait entendre sa grande voix aux habitants de Seoul.

Elle mesure environ deux mètres vingt de diamètre à la base et trois mètres de hauteur jusqu’à un dragon magnifique qui la surmonte, et à travers les anneaux duquel passe la chaîne de suspension enroulée sur une grosse poutre. La cloche se trouve suspendue à quarante centimètres au-dessus du sol. On la frappe, à midi et à minuit, avec une poutre en bois supportée par des chaînes attachées à la charpente de l’abri. Ce dernier est un simple hangar de petites dimensions où, en outre de la cloche, gîtent de nombreux moineaux, sans parler des araignées. L’histoire de cette grosse cloche est intéressante parce qu’elle se rattache à la fondation de Seoul. Une cloche de petite dimension ayant été trouvée pendant les travaux de construction de la muraille de l’est, Tai-tjo décida d’en faire faire une reproduction en grand, et de la placer au centre de la ville, à Tchong-no, non seulement pour avertir les hommes qu’ils devaient regagner leur maison et leur