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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/134

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légations et n’ayant aucun cachet oriental. C’est dans cette salle couverte d’un vulgaire tapis rouge acheté en rouleau chez le Chinois du coin, et éclairée à l’électricité pour les réceptions du soir, que se tiennent les invités avant l’audience et après les déjeuners ou dîners officiels ; c’est là aussi que se produisent les danseuses du palais après le repas. Dans la maison, deux grandes pièces servent de salles à manger : l’une pour le corps diplomatique, l’autre pour les fonctionnaires. Des tables et des chaises en constituent tout l’ameublement. On vient cependant de commander en Europe des mobiliers de brocatelle jaune et rouge destinés aux appartements de l’empereur et du prince héritier, quand ceux-ci seront installés dans la maison à l’européenne en construction à côté du palais actuel. Il y aura même des lits (innovation remarquable), pour la famille impériale, qui couche encore sur des nattes étendues sur le sol chauffé des chambres à coucher, tout comme le bon peuple de Corée. Certaines réceptions au palais ne comportent qu’une audience et une coupe de champagne ; d’autres une audience, un déjeuner ou un dîner et la musique ; d’autres enfin dîner, musique et pas d’audience. Le protocole est très compliqué et, seul, le maître des cérémonies pourrait en expliquer le rouage. On a l’habitude au palais d’inviter séparément les femmes des ministres, puis celles des fonctionnaires, auxquelles l’empereur, en les recevant, serre la main. Elles sont admises à saluer « lady Ohm » (la princesse impériale)[1], et la femme

  1. Des journaux se sont plu à raconter que cette princesse était une Américaine. Cela est faux. Elle n’a de « lady » que le