Page:Bourdaret - En Corée.djvu/146

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ajoute un numéro sensationnel de chant. Il est donné par un groupe de cinq ou six sous-officiers de la garnison de Pieun-yang qui chantent des chansons comiques en se contorsionnant, à la grande joie des Coréens très friands de scènes grivoises.

Depuis peu la musique militaire se fait entendre au palais, et exécute les différents hymnes nationaux, même quelques airs d’opéras et des marches.

Pendant que les diplomates regagnent, après la réception, leurs chars à quatre chevaux, expression chinoise qui figure quelquefois dans les invitations du palais, et qui désigne les chaises à porteurs, les autres invités repartent dans leurs plus modestes équipages, les « illiokos ».

Les sorties impériales sont encore parmi les événements importants de la capitale. Elles ont lieu à l’occasion de sacrifices aux tombeaux des ancêtres.

Ces jours-là, tous les factionnaires sont sous les armes ; la musique militaire ouvre la marche, derrière elle viennent les fonctionnaires. Des kissos armés de piques et de lances forment la haie sur le parcours du cortège, pendant qu’une compagnie de soldats présente les armes. S’il s’agit d’un sacrifice en l’honneur d’un ancêtre de la famille impériale, sa tablette figure dans une chaise à porteurs au premier plan. Étendards déployés, le retour s’effectue comme l’aller, au milieu d’une affluence énorme de peuple et de militaires gantés de blanc, le plumet au képi. C’est d’ailleurs un spectacle curieux que le défilé, à travers les rues de Seoul, des hauts dignitaires en grand uniforme et à cheval, entourés de kissos formant la haie, et les chevaux — selon la coutume coréenne — tenus en mains par des palefreniers. Tous les kissos portent un vête-