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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/183

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légitimes, s’il a eu plusieurs épouses ; les fils de concubines placent les tablettes de leur mère généralement dans un autre petit temple.

Ensuite, on les enterre soit dans les tombeaux respectifs, soit dans un autre emplacement, judicieusement choisi pour leur repos, si les tombeaux sont dans d’autres provinces, ce qui arrive pour les familles qui ont quitté leur lieu d’origine.

C’est donc, en général, deux tablettes (mari et femme) qui sont enterrées ensemble dans chaque tombeau ; pour cela on creuse un peu la terre à côté du tumulus, et on les place à plat dans ce trou que l’on rebouche simplement.

Chacune des tablettes, dans le casier du temple qui lui est attribué, est recouverte d’une gaine en sole pour la préserver des injures de la poussière. Quand on sacrifie devant l’une d’elles, on doit, au préalable, enlever cette gaine.

Le temple (ou autel) est soigneusement fermé et ne doit être ouvert que pour les sacrifices annuels aux anniversaires de la mort de chacun des parents. On retire alors la tablette du défunt dont c’est l’anniversaire, on la place à part, et toute la famille se prosterne devant elle, en gémissant pour tous les parents que l’on a vus vivants ; ainsi le petit-fils qui a vu son grand-père gémira devant sa tablette, le jour du sacrifice.

Cette cérémonie consiste, en outre de la prière, à offrir à l’esprit des mets nombreux et préparés avec soin, semblables à ceux que prennent les vivants : fruits, légumes cuits, riz, vermicelle, kim-tchi, piments.

Chaque jour les mets que l’on offre sont simplement placés devant le temple, sans l’ouvrir, et on se prosterne une seule fois.