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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/223

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dice, j’ai constaté — dans certains villages où j’ai campé — que cela ne suffisait pas, et que par 15 degrés de froid, avec un vent violent, il était impossible de chauffer les chambres. Par contre, quand le chauffage se fait régulièrement, la chaleur est absolument intolérable pour un Européen ; mais elle laisse indifférent le Coréen, même s’il couche directement sur le papier huilé qui recouvre le dallage.

Si le lecteur veut se faire une idée du prix que peut valoir une maison du type que je viens de décrire, je lui dirai qu’il peut s’en rendre acquéreur pour une somme de 1,400 à 1,500 piastres coréennes, c’est-à-dire 2,000 à 2,400 francs. Ce n’est pas cher, mais cela prouve que la Corée est très pauvre. Il y a des habitations beaucoup plus misérables, des chaumières, en terre battue, comprenant deux ou trois kanes.

Dans les campagnes, il faut encore prévoir dans la cour l’étable pour le bœuf, et un coin pour la porcherie. Dans ces misérables demeures il n’y a souvent qu’une pièce pour toute la famille. Celle-ci grouille littéralement dans la vermine et la saleté : il est impossible d’en décrire le lamentable aspect.

Ce qui ne varie pas, quelle que soit la valeur de la maison, c’est la clôture extérieure, formée tantôt pas un mur élevé, tantôt par une série de nattes en paille. C’est la limite des cours, pour permettre aux femmes de travailler, battre le linge, préparer les repas sans être vues des passants.


Voyons à présent en quoi consiste le mobilier de ces maisons, très variable naturellement. Chez les pauvres, il est réduit à sa plus simple expression. Chez les hauts fonctionnaires il comprend — en