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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/235

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Tchong-mio, et suivi du Tai-po-tane. Ces palais sont réduits à quelques anciens, mais fort intéressants bâtiments, de style chinois. Ils tombent en ruine peu à peu ; mais ils sont entourés de parcs magnifiques, pleins d’arbres séculaires, d’étangs couverts de lotus qui en font tout le charme aujourd’hui, malgré l’absence complète d’entretien de ces résidences royales, où vécurent tant de souverains pacifiques ou belliqueux, où se nouèrent et se dénouèrent tant d’intrigues, et où se décidèrent cependant les grands actes et les faits les plus remarquables de l’histoire de Corée du quatorzième au dix-neuvième siècle.

J’ai pu, aujourd’hui, par autorisation spéciale, visiter le plus vieux palais de Seoul, le Kiong-bok-koung, construit par Tai-tjo, au moment de la fondation de Hane-Yang, en 1394.

Pour y arriver, je longe encore l’avenue des Ministères, sur laquelle j’ai oublié de mentionner l’existence d’un nouveau local appelé « Bureau des Vieillards », où se font inscrire tous les hommes ayant dépassé la soixantaine, ce qui leur vaut un titre honorifique, le droit de porter le bonnet des nobles ; d’entrer au palais pour se prosterner, à la nouvelle année, devant Sa Majesté qui fait, par exception également, partie de cette assemblée vénérable.

Devant la grande porte d’entrée du Kiong-bok-koung se dressent deux statues d’animaux que l’on a pris pour des tigres, mais dont on ne saurait au juste déterminer le type zoologique. Ils sont taillés dans d’énormes monolithes de granit, de plus de quatre mètres de longueur sur deux mètres cinquante de hauteur.