Page:Bourdaret - En Corée.djvu/304

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de l’intérieur a vite fait oublier le cadre. On dirait un de ces jades que nous avons vu travailler tout à l’heure, mais un jade dont on aurait seulement sculpté avec soin le pourtour, les parties saillantes, simplement ébauché les creux, et que l’on aurait ensuite abandonné à la poussière des siècles.

À gauche, les faubourgs forment une véritable ville dominée par l’église Saint-Joseph. Dans le fond, le fleuve Hane fait à ce tableau une ceinture miroitante au soleil, sur laquelle glissent les barques de pêche ou de transport avec leurs hautes voiles blanches, jaunes ou rouges, déployées au vent. On aperçoit — au nord — les murailles de la forteresse du Pouk-hane. Tous ces pics isolés que nous voyons autour de Seoul ont été utilisés, dès que Tai-tjo s’y fut installé en 1394, pour avoir des communications avec l’intérieur du pays, à l’aide de feux allumés la nuit, d’un pic à l’autre, à des heures convenues. L’ascension du Pouk-hane, bien qu’assez malaisée si l’on veut arriver au sommet (850 mètres), est une des courses classiques et fort pittoresques du pays. On est récompensé de la fatigue par une vue magnifique de la plaine et de la mer que l’on peut apercevoir par un temps clair. Le fleuve trace ses courbes argentées au milieu des collines qui n’apparaissent — de ce point — que comme de légères ondulations de la plaine. La forteresse elle-même a son histoire glorieuse dans les annales coréennes, et pendant les trois royaumes de Ko-kou-ryo, de Paik-tché et de Silla, elle eut à subir de nombreux sièges.