Page:Bourdaret - En Corée.djvu/310

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Au tournant de la grande route se dresse le Hong-tchai-houeun, pavillon où étaient reçus autrefois les ambassadeurs chinois. Cette route de Seoul à Pieun-yang et au nord, est assez bonne, quand il ne pleut pas, pour permettre à d’intrépides bicyclistes de s’y aventurer, malgré les cols élevés et les descentes rapides, obligeant à faire le tiers de la route à pied. C’est évidemment la meilleure des routes coréennes, surtout aux environs des grands centres.

Au moment où je fais cette promenade, les bourgeons commencent à éclater, les violettes se montrent timidement au bord du chemin. Elles sont, par parenthèse, sans parfum, les violettes de Corée, sauf une variété blanche. Leurs feuilles sont extrêmement variables de forme, depuis la feuille ordinaire jusqu’à une autre extrêmement allongée et dentelée.

Du col, on aperçoit tout le faubourg ouest de la ville et le fleuve Hane dans le lointain. Au pied de la descente, se dresse l’arc de l’Indépendance dont la première pierre fut posée le 21 novembre 1896, par les membres du Club des Indépendants, patronné par le prince héritier. Derrière sont encore debout les deux piliers de l’arc de la Dépendance, démoli en 1895. Il était moins imposant que le nouveau, mais plus gracieux, et il a duré plus longtemps que ne durera peut-être celui-ci.

Sous la porte de l’Ouest, par laquelle je rentre en ville, je vois des affiches placardées que la population lit attentivement. C’est qu’il s’agit d’une véritable révolution du costume national !…

Ces affiches portent à la connaissance des habitants de Seoul, la proclamation du préfet donnant