Page:Bourdaret - En Corée.djvu/366

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L’histoire raconte les invasions successives de la province par les hordes chinoises, toujours repoussées, quel que fût le nombre des envahisseurs.

La chute du royaume de Ko-kou-ryo fut annoncée par l’entrée de neuf tigres dans les murs de la capitale qui se trouvait, à cette époque, exactement au sud-ouest de la cité actuelle, et par cet autre présage désastreux que les eaux du fleuve devinrent subitement rouges, tandis que le portrait de la mère du premier roi pleurait des larmes de sang.

En 1624 Pieun-yang fut pris aux Chinois par les Mandchous, pendant la lutte contre la dynastie des Mings. Enfin, en 1894 (septembre 15 et 16) eut lieu la grande bataille entre Chinois et Japonais : seize mille cinq cents Japonais luttèrent contre quinze mille Chinois, sur le mont Peony ou Morane-pong. En 1866, l’équipage d’un chaloupe de l’Amiral-Shermann, navire de guerre américain, fut massacré en face de la cité, et toutes les tentatives faites par le régent, le Taï-oueun-koun, pour punir les assassins restèrent sans succès, le peuple de Pieun-yang étant toujours demeuré insoumis à la dynastie actuelle des Yi, et ayant la réputation d’être prompt à la révolte. La plupart des réfugiés coréens qui peuplent quelques villages russes de la province de l’Amour viennent du Pion-hane-to et de Pieun-yang, qu’ils ont dû quitter à la suite d’actes d’insubordination.

On remarque, à mesure que l’on s’avance vers le nord de la Corée, que l’habitant est plus grand, plus fort, de traits plus rudes, plus accentués que celui du sud ; la classe aristocratique est représentée par un plus petit nombre d’individus.

La région de Pieun-yang, et les bords du fleuve