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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/372

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cette école, installée misérablement dans une cour infecte. La servante trotte sur ses ghettas en lançant, à mon appel, ses : « Hai ! Hai ! » qui veulent dire : « Voilà ! Voilà ! »

Je consacre l’après-midi à la visite des points historiques de Pieun-yang et, en premier lieu, à la tombe de Ki-tja située au nord-est, en dehors de la ville.

Je traverse les grandes rues encombrées encore par les marchands chinois, japonais ou coréens, vendant l’ordinaire camelote des étalages, et je remarque en passant — cela tient peut-être à la présence des kissans, filles gourmandes — une quantité de marchands japonais débitant des sucres d’orge, des bonbons, pas trop mauvais quand ils sont incolores ; mais les plus demandés sont, paraît-il, ceux bariolés de vert, de rouge, de bleu, qui déteignent dans les doigts. Dieu sait avec quels poisons sont préparées ces couleurs !…

Près de la porte du Nord, avant d’atteindre la muraille, j’aperçois sur une petite colline un monument commémoratif élevé aux Japonais morts en 1894, monument très simple, une stèle entourée d’un petit mur. C’est par cette porte du Nord que passe la route qui conduit à Eui-tjou (Wiju des cartes).

De la porte j’aperçois la campagne très mamelonnée encore ; de jolis bois de pins garnissent les pentes et les vallées environnantes. À cinquante kilomètres au nord de Pieun-yang, commence la grande plaine qui va jusqu’au Yalou ou Ame-nok-kang, fleuve frontière de la Mandchourie et de la Corée ayant une largeur de plus de huit cents mètres à Eui-Tjou et à Yong-ain-po.

Cette porte s’appelle Tchil-son-moun ou porte des Sept-Étoiles ou de la Grande-Ourse, à laquelle les