Aller au contenu

Page:Bourdaret - En Corée.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous la grande porte, le factionnaire de garde joue, cause, tandis que son fusil, rouillé comme s’il sortait de la boutique du brocanteur, gît, relégué, au fond de la guérite.

La poste, logée moins luxueusement que sa rivale japonaise, est modestement cachée, près de la muraille, dans un vieux bâtiment officiel presque en ruine. Dans la rue principale, comme c’est jour de grand marché, il y a encombrement de jarres en terre, énormes et ventrues, de chaudrons en fonte, de casseroles ; puis ce sont les marchands de bonbons multicolores, l’apothicaire japonais qui, avec le désordre de son magasin, doit empoisonner ses clients de temps à autre.

Au bout de la grande rue, c’est le bazar de bimbeloterie où tout s’entremêle : souliers coréens, cigarettes japonaises, étoffes de soie chinoises, cotonnades anglaises et japonaises, chapeaux, tuyaux et pipes en cuivre ou en laiton, décorées d’émail bleu et rose, etc., etc.

Une industrie que je trouve là très active est celle des fabricants de peignes, en bois dur. Un ouvrier taille grossièrement le peigne suivant sa forme, un autre scie à la main les dents, un autre enfin polit et finit ce démêloir.

Une curiosité de Pieun-yang, c’est le chapeau de paille des femmes, énorme couvre-chef de plus d’un mètre cinquante de diamètre, véritable parapluie qu’elles sont obligées de soulever avec leurs mains pour pouvoir regarder devant elles. Vraiment la Corée a le record des chapeaux extraordinaires !