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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/394

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Le yamen est en ruine, et n’offre rien d’intéressant. Dans la partie nord de la rue principale, se trouve le pont et près de là le pavillon de la cloche, le seul ornement de la capitale, à coup sûr. Les Français voulurent l’emporter en 1866 lorsqu’ils débarquèrent dans l’île.

Cette cloche a un mètre vingt de diamètre, un mètre cinquante de hauteur, et pèse, d’après l’inscription, environ quatre tonnes. À la partie supérieure, deux dragons extraordinaires forment l’anneau qui sert à la suspendre, et un bloc de bois supporté par une grosse chaîne fait office de battant. Une longue inscription en chinois raconte son histoire.

Du haut de la première porte du yamen, on a vue sur la ville, encaissée entre les collines et ne présentant qu’une trouée au sud et une autre à l’ouest ; les mamelons du nord sont boisés et sur la colline du sud se voient deux arbres sacrés et un minuscule pagodon.

À l’ouest, la muraille barre la vallée dans laquelle coule le ruisseau qui traverse la ville, puis va se perdre derrière la colline de Name-sane pour reparaître près de la porte du Sud ; à droite du yamen, une ancienne caserne à demi ruinée sert d’entrepôt, et à gauche, au meilleur emplacement de la cité, se dresse l’église anglaise, bâtiment à la coréenne, à toit surélevé comme celui des portes de Seoul, datant de deux années environ et dont les vives couleurs et les taikouks[1] flamboyants jettent la note gaie sur cette cité triste. En arrière sont les deux casernes.

  1. Emblèmes de la Corée.