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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/85

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sculptures sont là pour l’attester. Aux septième et huitième siècles les Coréens furent les initiateurs des Japonais. On ne sera pas peu étonné d’apprendre que ce peuple, qui semble actuellement stationnaire, a possédé une littérature florissante ; qu’avant le dixième siècle les Coréens ont imprimé au moyen de planches gravées, et qu’en 1403 ils ont inventé les types mobiles[1]. Cela prouve qu’il ne faut pas juger les gens à première vue, et que notre modeste petit royaume gagnera à être connu.

Du quatrième au quatorzième siècle, le bouddhisme fut la religion officielle de la Corée. À partir du quatorzième siècle, il fut remplacé par le confucianisme. En même temps que le gouvernement adoptait le calendrier et par conséquent la manière chinoise de compter les années, il prescrivait la doctrine de Confucius comme religion officielle, et des lois sévères condamnaient ceux qui ne se soumettraient pas à ces nouveaux rites. Compris seulement par une élite de lettrés, ni le bouddhisme ni le confucianisme n’eurent de prise sur le Coréen. Il se prosterne, il offre des sacrifices, mais sans comprendre. Seule l’antique croyance populaire aux esprits, vieille comme le monde, a dominé sur l’imagination de ces êtres foncièrement naïfs et puérils, et en a fait un peuple extrêmement superstitieux. On peut dire que toutes les femmes et les trois quarts des hommes en Corée sacrifient aux esprits bons ou malfaisants dont ils ont peuplé l’univers. Le reste suit la doctrine de Confucius, et peu ou pas sont bouddhistes, et encore leurs idées sont--

  1. Bibliographie coréenne, tableau littéraire de la Corée, par Maurice Courant, 3 vol. Paris, 1894-1896.