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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/105

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M. Spittle, — Monſtre abominable ! s’écria-t-elle en fureur ; de gré ou de force, tu feras mes volontés. — Pour l’amour de Dieu, Mylady, calmez-vous ! ne me traitez pas auſſi cruellement ! Je ne veux pas vous faire du chagrin ; mais…… — Toujours des mais, fille obſtinée ! Je te réduirai, je te le proteſte ; & puis ſe jetant ſur moi, elle m’accabla de coups. Un cri que m’arracha la douleur, engagea Staal à entrer. Mylady me frappoit encore. — Ceſſez, Mylady, lui dit-elle, vous allez vous rendre malade. Vous avez des moyens de vous faire obéir, ſans compromettre votre ſanté. — Tu as raiſon, Staal : cette miſérable me feroit mourir de chagrin. J’uſerai des moyens dont tu viens de parler. Toutes deux ſe retirèrent. Il étoit cinq heures du ſoir lors de cette terrible ſcène. À huit heures, Staal m’apporta du pain & de l’eau. — En voilà plus que vous n’en méritez, me dit-elle durement ; vous pouvez vous coucher quand vous voudrez, on ne vous donnera pas de lumière. Je ne répondis rien. Je vécus encore huit jours de cette ſorte. Peu faite à un pareil genre de nourriture, j’étois extrêmement affoiblie. Un matin que je me ſentois aſſez mal, j’entendis