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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/123

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XXIIIme LETTRE.

Anna Rose-Tree,
à Émilie Ridge ;
à ***.

Mon cœur avoit grand beſoin de votre Lettre, ma chère Émilie, pour ſoutenir la violente ſecouſſe qu’il a éprouvée par l’incertitude de votre ſort. Pauvre Amie ! Combien vous avez dû ſouffrir. Quelle multitude de peines ! Votre courage me charme. En me comparant à vous, je rougis d’être ſi foible. La maladie d’Andrew m’en a cauſé une véritable. Tourmentée d’une fièvre ardente, le tranſport au cerveau, j’ai fait & dit des ſottiſes ſans nombre. Ma Grand-maman a bientôt appris par mes indiſcrétions involontaires, le ſecret de mon cœur : ce qui l’a décidée à ne laiſſer approcher de moi que la bonne Turf. Des remèdes doux & adminiſtrés à propos ont rendu le calme à mes ſens. Ma jeuneſſe & la bonté de mon tempérament ont accéléré ma guériſon. C’eſt alors que Mylady Green m’a appris qu’elle étoit inſtruite par moi-même de l’état de