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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/125

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de douceurs. Andrew ſe trouva lors de ma convaleſcence parfaitement rétabli. Je le vis, non pas dans les appartemens (ſous différens prétextes, Mylady éluda les petits concerts accoutumés), mais dans le jardin, aux heures des promenades. Ses yeux me dirent aſſez combien il étoit aiſe de me voir en ſanté : les miens, malgré moi, durent lui aſſurer la même choſe. Ce langage muet avoit pour moi bien des charmes. C’étoit au milieu d’une allée que nous nous étions rencontrés à ma première ſortie : par un même mouvement, nous nous arrêtâmes, & attentifs à nous conſidérer, nous n’avions pas la faculté de penſer à autre choſe. L’arrivée de ſon Père (qui ſe porte à merveille) nous rendit à nous-mêmes, & chacun de notre côté nous cheminâmes triſtement. Au ſoir mon Grand-papa plus en gaieté qu’à l’ordinaire, me dit : Eh bien ! ma chère Anna, tu déſires donc faire connoiſſance avec la belle Ville de Londres. Tu commences à t’ennuyer ici : il faudra bien te ſatisfaire, & j’ai promis à Mylady que nous partirions dans quinze jours. Un coup d’œil de ma Grand-maman me mit d’abord au fait, & j’aſſurai Mylord que j’étois très-reconnoiſ-