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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/129

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véritable caractère d’Éliſabeth étoit la douceur & l’égalité. En préſence de Sir Edward elle affectoit des caprices & des humeurs ſans nombre. Je lui en fis des reproches très-vifs, elle eut l’air de ne pas comprendre ce que je voulois dire. — Je ne joue pas la comédie, me dit-elle ; & ſi je ſuis en effet, telle que vous me l’aſſurez, en préſence de Sir Croſsbow, c’eſt ſans doute, Maman, la haine que j’ai conçue pour lui, qui opère en moi ce changement. Comme Edward étoit très-amoureux, il ne s’apperçut point des défauts d’Éliſabeth, & il preſſa mon Époux de hâter ſon bonheur (c’eſt ainſi qu’il nommoit ſon mariage avec votre Mère). Mylord Green, las des remiſes & des mauvaiſes raiſons de ſa Fille, la fit venir un matin dans ſon cabinet, où j’étois avec lui. L’explication fut vive ; excuſes, prières, ſupplications, rien ne lui réuſſit. — Je le vois clairement, lui dit ſon Père : vous avez dans la tête votre miſérable Roſe-Tree : j’aimerois mieux vous voir dans les bras de la mort, que dans les ſiens. Edward vous convient, il eſt jeune, aimable, riche, eſtimé des honnêtes Gens, qu’avez-