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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/150

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bonté de me promettre de la voir plus ſouvent qu’une autre : nous avons eu auſſi ce qu’on appelle une Élégante. Je ne puis me diſpenſer de vous la peindre. Quand Lady Aſmond entre dans l’anti-chambre, vous la ſentez dans l’appartement. Pas un de ſes vêtemens qui ne ſoit imbibé d’eſſence : ſes bonnets doivent lui arriver en ligne directe du Sieur Beaulard. Un ſeul battant ouvert l’auroit miſe dans l’embarras pour entrer. Ses talons ſont d’une hauteur prodigieuſe ; avec ces précautions, de très-petite taille qu’elle doit être, elle devient d’une taille preſque giganteſque. Le reſte de ſa parure annonce qu’elle y donne un ſoin particulier ; rien n’y manque, & pourtant elle n’en eſt jamais contente. Elle s’eſt plaint amérement à moi que ſa Couturière devenoit d’une négligence aſſommante ; mais rien, ajouta-t-elle, n’eſt comparable à la ſtupidité de mon Cordonnier, il a toujours la fureur de me faire mes ſouliers trop longs & trop larges ; & pour appuyer ce qu’elle me diſoit, elle montra un pied effectivement très-joli. — Cependant, Mylady, vous me paroiſſez fort bien chauſſée. — Vous n’y penſez pas, Miſs, c’eſt une horreur.