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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/158

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compagnoit l’autre jour, en a conçu une idée très-déſavantageuſe ! il faut à l’avenir que j’évite qu’elle ſoit témoin de nos entrevues ; c’eſt une eſpèce de bégueule, & d’ailleurs elle a trop d’eſprit pour donner dans nos contes. La Bertaw eſt moins fine. Cependant je me laſſe de toutes ces Comédies : voyez donc, mon Ami, à amener le dénouement. Être ſi long-temps ſans vous voir, ne pouvoir vous dire combien je vous aime ; tant de privations ſont au deſſus de mes forces. J’aimerois mieux renoncer à toutes les fortunes de l’Univers. En effet, qu’eſt-ce que l’argent en comparaiſon du bonheur ? je ne puis le goûter qu’avec vous.

Quelques tentatives que j’aie faites, il eſt impoſſible que je m’abſente de la Penſion pour y rentrer. Je puis, par les moyens dont je vous ai parlé, en ſortir pour toujours : hâtez donc l’inſtant qui peut nous réunir. Je me meurs d’impatience. Votre Valet Lyquorice tarde beaucoup à arriver. Son retour eſt pour moi une affaire précieuſe, puiſqu’il ſera muni de tout ce qui eſt néceſſaire à notre union.

J’héſite à vous faire part d’une idée qui me paſſe par la tête, je fais pourtant ſuc-