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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/160

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Compagne ne me trouve pas à ſon gré. Son opinion ne ſera pas ſuivie. Je ſuis ſeulement fâché de lui voir ſi mauvais goût. Pas à ſon gré ! le trait eſt excellent. Je puis cependant fort bien m’en conſoler. Au reſte il faut, mon bel Ange, calmer votre crainte à ſon égard ; car je ne ſuis point ingrat, & je la trouve infiniment gauche, point d’eſprit, voilà mon ſentiment ſur cette belle. Vous pouvez même lui en faire part.

Je trouve, comme vous, que Lyquorice eſt fort long dans ſon meſſage : ce Garçon eſt d’une foible ſanté, je crains qu’il ne ſe ſoit trouvé incommodé en route. Votre impatience ne peut égaler la mienne, & c’eſt ce qui me fait vous preſſer avec tant d’inſtance de me procurer le bonheur de vous voir plus à mon aiſe. Tâchez donc, ma chère Amie, de m’en fournir l’occaſion. J’irai à la Penſion à ſix heures du ſoir avec la Perry. Je viens de lui donner une leçon de politeſſe : en évitant de la faire parler, elle ſera un peu moins ridicule. Je vous engage à ne point refuſer la compagnie de votre jeune Amie, elle en pourroit tirer des conſéquences. Amenez-la à nos entrevues, je me ferai un plaiſir de la mortifier. Sa haine en doublera, & ma