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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/189

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Selon vos intentions, j’ai gardé le plus grand ſecret ſur cette aventure : j’en ai même fait un myſtère à ma Grand-maman ; je n’approuve pas cet acte de prudence, mais vous l’avez déſiré, je n’ai pas dû héſiter.

Le Chevalier Pertuiſan, dont je crois vous avoir déjà parlé, m’a fait l’honneur de me demander en mariage. Mylord Green a eu la bonté de me conſulter, & lorſqu’il a vu mon éloignement pour cette union, il m’a aſſuré qu’elle n’auroit jamais lieu ; qu’il n’avoit en vue que mon bonheur, & qu’il rejeteroit tout ce qui ne contribueroit pas à le faire. Tant de bontés ont fait couler mes larmes, & ſur le champ j’ai renouvelé au Ciel mes remercîmens de m’avoir ſi bien partagée. Le Chevalier ne m’a pas paru ſatisfait de la réponſe de mon Grand-papa ; j’ai même démêlé dans ſes yeux de la colère, ou au moins du dépit. Je ſuis bien déraiſonnable, mon Amie, cet homme ne m’a jamais fait de mal. Il a de moi aſſez bonne opinion pour déſirer m’aſſocier à ſon ſort ; je lui dois ſans doute de la reconnoiſſance pour ſes bonnes intentions, & je reſſens pour lui une antipathie que je ne ſaurois vaincre.

Vos conſeils ſont trop bien raiſonnés pour