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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/196

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jours. C’étoit, ſans doute, pour aller chercher ſa ſeconde Fille. Elle n’eſt pas encore de retour. Son aînée eſt reſtée ſeule à Londres. Car le Père, le plus fieffé benêt que je connoiſſe, eſt retourné dans ſes Terres. Je jouis donc à volonté du plaiſir de voir Fanny ; je lui ai fait ſa réputation. Elle paſſe pour ma Maîtreſſe ; tu juges combien elle a de rivales. Il faudra pourtant faire inceſſamment le bonheur de quelqu’autre. Depuis trois mois je me ſuis ſéqueſtré pour la petite, tu conviendras qu’elle ne peut pas ſe plaindre de moi. D’ailleurs on parle de mariage, & comme toi, j’ai fait vœu de célibat. On vante beaucoup une certaine Anna Roſe-Tree, Petite-fille de Mylord Green ; je verrai ſi elle vaut la peine que je lui adreſſe mon hommage. Si elle me convient, j’employerai pour négociatrice une Femme adroite, & qui n’eſt guère connue. Je t’encourage dans tes démarches villageoiſes. Ne manque pas de me faire part de tes ſuccès ; je te promets les mêmes confidences. Adieu, mon Ami, conſole-toi de tes ennuis par la certitude des plaiſirs de Augustin Buckingham.

Augustin Buckingham.
De Londres, ce … 17