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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/266

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quentes que nous faiſons dans la forêt, nous donnent beaucoup d’appétit ; promener, lire, travailler, voilà nos ſeules occupations ; & je vous jure, ma chère, que les journées ſe paſſent ſans ennui d’aucun côté. Nous avons déjà été viſités par Madame & Mademoiſelle Dubois ; leur procès eſt gagné au Parlement ; mais la Partie adverſe a rappelé au conſeil, ce qui les force à reſter à Paris juſqu’au nouveau Jugement ; elles ſont reſtées deux jours avec nous. Pendant ce court intervalle, j’ai remarqué que Mylord avoit repris ſon air ſombre & rêveur ; on diroit que la compagnie lui eſt à charge, celle de ſa Mère eſt la ſeule qu’il déſire ; heureuſement que je ſuis pour lui un objet ſans conſéquence, car je ſerois bien punie de ne pouvoir contribuer à le diſſiper. Alexandrine eſt d’un naturel extrêmement tendre ; en nous quittant elle verſoit des larmes, j’ai été très-ſenſible à cette preuve touchante de ſon attachement ; il eſt ſi doux d’être payé de retour ; & en vérité, j’aime cette jeune perſonne de tout mon cœur.

Malgré la proximité de la Capitale, cette Ville eſt fort peuplée, & très-marchande ; mais les habitans n’ont pas un goût décidé