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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/268

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LVIIIme LETTRE.

Sir Charles Clarck,
à Sir William Fisher ;
à Londres.

Émilie eſt donc décidément perdue, mon Ami ! je ne la reverrai jamais, & je ne puis l’éloigner de mon ſouvenir ! Je ſuis le plus malheureux de tous les Hommes ! Les conſeils que tu me donnes ſont très-bons, mais mon cœur eſt trop griévement bleſſé pour pouvoir les ſuivre. Tu es charmé, dis-tu, que j’aye trouvé des ſujets de diſſipation ; je conviens que la maiſon du Seigneur Barrito eſt faite pour qu’on s’occupe abſolument des objets qui s’y trouvent ; mais, William, il n’eſt dans le monde qu’une Émilie ! Si j’avois été capable de l’oublier, Suzanna ſeule eut pu opérer ce miracle ; car quoi qu’on en ait, il faut la trouver charmante : ſon cœur, ah ! mon Ami, quel cœur ! chacune de ſes actions tend toujours à la bienfaiſance ; elle rend ſervice avec tant de grâce & de bonté, qu’on ſeroit tenté de croire qu’elle eſt l’obligée : elle a deviné une