Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont le cœur ſoit aſſez mauvais pour ne pas céder tôt ou tard à ces deux vertus.

J’ai relu pluſieurs fois, Anna, le commencement de votre Lettre ; j’ai d’abord eu peine à concevoir ce que vous vouliez me dire ; une plus grande attention m’a enfin miſe au fait. Vos conjectures ſont ſans fondement. La ſanté de Lord Clemency m’intéreſſe, parce que j’aime beaucoup Mylady, & qu’elle a pour ſon Fils une tendreſſe extrême : vos idées ſur Mylord ne ſont pas plus juſtes. Il me voit avec la plus grande indifférence ; toutes ſes actions me le prouvent, & en vérité, je m’en réjouis, car ſon attachement eut été pour moi un nouveau ſujet de chagrin : rétractez-vous donc, mon Amie, votre pénétration eſt cette fois en défaut. Je vis dans la maiſon comme ſi j’en étois l’Enfant chéri ; Mylord me traite avec bonté, amitié même, mais voilà tout ; & je ne conçois pas où vous avez pu prendre que… En voilà aſſez ſur ce chapitre, je voulois vous déſabuſer.

Je vous ai marqué dans ma dernière Lettre, que nous étions tous curieux de connoître un homme qui, ainſi que nous, ſe promenoit ſouvent dans la forêt. Il eſt à préſent de nos