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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/31

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Homme plein de talens… Vous faites une petite moue. Eh bien ! je me tais. Au reſte, je trouve votre Miſs Jenny une audacieuſe créature de vouloir s’emparer de la place que j’occupe dans votre cœur. Je ne veux point de cela, entendez-vous, Miſs Roſe-Tree. Je vous permets une petite amitié, mais rien de plus : mon attachement ne peut ſouffrir de partage.

L’entrevue avec ma Mère ne m’a pas fait changer d’opinion ſur ſon indifférence. Un gros Monſieur aſſez laid lui ſervoit d’Écuyer — Je ſuis harraſſée, a-t-elle dit, en entrant (vous remarquerez, Anna, qu’elle a fait le chemin dans une grande berline extraordinairement commode, & qu’il n’y a que ſix milles d’ici à Raimbow, nom de la Terre qu’elle habite). Je crains bien que ce voyage ne me cauſe une maladie : — Repoſez-vous, Mylady, a dit avec empreſſement & gaucherie le Monſieur qui l’accompagnoit. Si vous preniez quelques ſirops : — Sans doute, a dit Miſtreſs Hemlock ; Mylady n’a qu’à parler. — Ah ! vous voilà, Miſtreſs, a repris ma Mère, je ne vous avois pas encore apperçue. Où eſt Miſs Émilie ? — Me voici, dis-je, alors en m’approchant.