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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/318

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les ſoins & l’exactitude que je mets à la garder. Sa nouvelle groſſeſſe n’eſt plus un doute ; que de malheurs ont fondu ſur l’infortunée ! Dans ſes tranſports elle parle de Mylord Clarck, ſon premier Amant, avec une vénération qui m’étonne. C’eſt ſon changement qui cauſe tous ſes maux. Déteſtable Émilie ! Mylady a bien raiſon de la haïr, ſans elle nous ſerions tous heureux. Mais je m’écarte des ordres que Mylady m’a donnés. Il faut lui rendre un compte exact. Le voici : Miſs Fanny ne s’eſt point apperçue du départ de ſon Père & de ſa Mère, elle mange avec une voracité incroyable, de moment en moment ; elle me maltraite de paroles & d’effets. Souvent elle me rappelle les mauvais procédés de Mylord Buckingham, & puis elle demande ſon Fils dont elle ne peut croire la mort. Son Mari lui revient alors à l’idée, c’eſt celui qu’elle regrette le plus, elle l’aimoit de bonne-foi : Quand je lui repréſente que c’eſt un miſérable, elle entre dans des fureurs que je ne puis calmer ; elle ne peut me pardonner d’avoir battu la Goodneſs, & j’ai beau lui dire que j’en ai été cruellement punie, ce que je prouve en lui montrant mon bras qui eſt toujours dans un