Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne m’a pas été poſſible de lui faire entendre raiſon ; ſes reproches ont duré juſqu’à trois heures du matin. Mon Beau-frère en verſoit des larmes de rage ; prières, inſtances, menaces même, rien n’a pu la calmer, & nous nous ſommes quittés en nous maudiſſant tous deux. Dès huit heures du matin elle étoit chez moi ; elle a culbuté tous mes papiers pour découvrir des Lettres d’Émilie qu’elle croyoit y trouver. La conviction du contraire a redoublé ſes fureurs : elle m’a juré que ſi je ſortois de la maiſon, je ne la retrouverois que morte, qu’elle s’arracherait une vie que je lui rendois odieuſe ; que ne m’a-t-elle pas dit ! J’ai promis de garder mon appartement ; mais je l’ai priée inſtamment de m’y laiſſer ſeul ; elle m’a enfin quitté. Je me ſuis enfermé pour te raconter mes nouvelles peines : ô mon Ami, mon Ami, que reſte-t-il à faire au pauvre Clarck ? La vue d’Émilie mariée a comblé tous mes maux : Heureux ! mille fois heureux Clemency ! Quand ils ont paru, tout le monde s’eſt écrié : le charmant couple ! Rien en effet de mieux aſſorti. Clemency a toujours paſſé pour un Garçon extrêmement aimable ; ſa Mère l’avoit amené chez la mienne