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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/374

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préſenté à moi l’épée à la main, en criant : défends ta vie, miſérable ; l’épithète m’a mis en fureur ; j’ai tiré mon épée & nous avons commencé un terrible combat ; mon Adverſaire a d’abord été bleſſé. — Cela eſt égal, m’a-t-il dit, allez toujours votre train, ce n’eſt qu’une égratignure, je veux vous en faire bien d’autres ; tout en parlant, il me perce d’outre en outre, je tombe du coup : après avoir retiré ſon épée, il s’éloigne avec précipitation. À peine l’avois-je perdu de vue, qu’un autre homme accourt vers moi, je le prie de me procurer du ſecours ; pour toute réponſe il me plonge deux fois dans le corps une épée qu’il avoit à la main, & ſe ſauve de toute la vîteſſe de ſes jambes. Mes plaintes ont attiré la garde : je me ſuis ſenti la force de gagner la maiſon avec l’aide de quelques bras ; vous ſavez le reſte. Il m’eſt impoſſible de deviner quels peuvent être mes ennemis ; & ce qui me paroît le plus inconcevable, c’eſt d’avoir trouvé dans mes deux Adverſaires un brave homme & un lâche aſſaſſin ; car je n’ai point à me plaindre de la manière dont s’eſt comporté le premier qui s’eſt préſenté. Le Chirurgien a trouvé ce matin les bleſſures en bon état ; ſur les dix heu-