Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ſine de Mylord Clark, & lui-même verſoit des larmes d’attendriſſement. Un Être ſenſible a bien des droits ſur mon cœur. Pour la première fois je le fixai avec intérêt. Qu’il me parut ſéduiſant dans la touchante attitude qu’il avoit priſe ! Il étoit à genoux tenant une des mains de Mylady dans les ſiennes : ſes yeux me contemploient avec une douleur ſi naturelle, que l’on ne pouvoit pas la ſuppoſer factice : s’il m’eut dans ce moment demandé : — M’aimez-vous ? Je crois que je lui aurois répondu : — De tout mon cœur… Nous paſſâmes tous les quatre pluſieurs heures enſemble, ſans avoir rien décidé, ſinon que je continuerois à refuſer les viſites de Spittle, & que Mylord Clarck iroit demain dîner à Raimbow, pour voir ſi Fanny eſt inſtruite des intentions de Mylady.

Adieu ma gaieté, ma chère Anna, je ſuis ſûre que vous ne me reconnoîtriez pas. — Je m’afflige ſans ceſſe : n’en ai-je pas des ſujets bien légitimes ? Je vous ai avoué, ma belle Amie, mon penchant pour Mylord Clarck : vous ne devez plus héſiter à me confier le ſecret que vous avez ſi mal à propos retenu. Ne ſuis-je plus votre Amie ?