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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/69

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inſultant pour la circonſtance ; je racontai à Miſtreſs Hemlock une partie de la converſation que je venois d’avoir avec mon Tyran : elle envoya ſur le champ prier Mylady Harris de paſſer. Elle vint ſeule. — Je connois le caractère de Mylady Ridge, nous dit-elle, ſa conduite ne m’étonne pas ; je vois, ma chère Émilie, que tant que vous ne vous écarterez pas de votre devoir (à Dieu ne plaiſe que je vous le conſeille), vous ſerez la plus malheureuſe Perſonne du monde. Mon pauvre Couſin eſt au déſeſpoir, & partage comme moi toutes vos peines. Je tenterai encore un moyen, dont je n’attends pas grand ſuccès. Mylord Ridge eſt bon ; quand il ſaura que vous êtes ſa fille, sûrement il vous aimera, mais je ſuis convaincue qu’en le mettant dans nos intérêts, ce ſera faire un malheureux de plus. — Gardez-vous donc, me ſuis-je écriée, de lui en parler. Cependant s’il me voit avec plus de bonté que Mylady, il me ſeroit bien doux de recevoir de lui quelques marques de tendreſſe ! Privée depuis que je me connois, de careſſes ſi flatteuſes pour un cœur ſenſible, que ne vous devrois-je pas, Mylady, ſi vous pouviez inſpirer à mon Père le déſir de me